Crise de colère
La crise de colère est souvent l’objet d’un évènement insignifiant à nos yeux ! Apaiser un enfant colérique, devenu soudainement incontrôlable, qui crie, tape des pieds, cherche à nous mordre, à nous taper sans pouvoir s’arrêter. Beaucoup d’entres nous avons déjà assisté à la scène du supermarché où un enfant se met à crier et à entrer dans une colère devant la caisse. Comment apaiser un enfant colérique ? Quel comportement adopter face à la colère de notre enfant ? Quels outils pouvons nous mettre en place pour apaiser un enfant colérique ?
A quand remonte la dernière colère de votre enfant ? Moi ? Aujourd’hui ! Ma fée de 3 ans fait une colère car j’ai refusé qu’elle joue au jeu vidéo de ses frères. Elle était méconnaissable, cris, se roulant à terre… Mais pourquoi cela arrive t’il et comment l’aider à se calmer ?
La colère, émotion négative et inutile
Tout d’abord les émotions qui nous traversent sont normales et utiles. La colère est une émotion qui permet de mettre des mots sur des maux, le seul inconvénient finalement c’est notre posture de parent face à cette colère. La comprendre, l’accueillir, la respecter et l’accompagner. Soutenir notre enfant sans jugement afin que ce moment de décharge émotionnel se finalise. Pour éviter ce jugement de valeur et apporter un autre regard sur la situation vous pouvez par exemple modifier le nom de crise de colère par un autre propos. Personnellement j’aime le mot « tempête émotionnelle »…
Afin de changer de regard je modifie mon vocabulaire en nommant ce moment autrement.
Faire le distinguo
Il y a selon moi deux éléments à distinguer face à la colère de notre enfant, ce que nous ressentons sur le moment ( honte, indifférence, colère ) mais également que la colère n’est pas l’enfant. Nous avons tendance une fois de plus à mettre des étiquettes sur nos enfants, » il se met facilement en colère », « elle est très colérique » » oh ! encore une colère ! tu m’énerves ». Bien que la colère soit émotion que nous vivons tous et régulièrement pour les enfants c’est different. Car nous adultes avons pour la plupart les remparts neurologiques afin de l’apaiser et de la vivre convenablement.
Je différencie le comportement qui est l’expression d’une émotion de la personne qu’est mon enfant. J’évite de juger mon enfant.
Avant toute chose, je vous invite à découvrir le cerveau de votre enfant. Cet outil moteur est l’une des clés de la compréhension des colères de nos enfants.
Petit cerveau dis moi qui es-tu ?
Je vais tenter ici d’être concise et claire. Le cerveau de votre enfant est composé de 3 parties. La partie primaire, la partie émotionnelle et le néocortex. En effet ce néocortex également appelé cerveau supérieur n’est pas encore mûr et cela pas avant l’âge de 5, 6 ans. Cette immaturité empêche les tous-petits de prendre du recul et surtout de vivre chaque émotion très intensément.
Pour apaiser un jeune enfant colérique je me rappelle que son cerveau est immature, la partie de son cerveau qui l’aide à prendre du recul est peu développée.
Faire face à la tempête
Aujourd’hui ma fille de 3 ans est entrée dans une grande colère. Elle voulait la « manette » qui est le jeu vidéo de ses frères. Mon refus a entrainé une grande colère de sa part. Cris, pleurs, tapes avec ses mains. Je sais que pour elle maîtriser ses émotions est très très très difficiles. Je reste calme et je décris ce que je vois.
» je vois que tu es en colère car tu veux jouer à la manette et maman ne veut pas ». Cette description est faites avec plusieurs phrases : » je comprends que tu sois en colère ». De mon côté je reste très calme et zen face à la situation. Ma voix est calme et constante.
Une crise de colère prend plusieurs minutes à se calmer parfois plusieurs dizaines de minutes.
Je décris la situation en utilisant le message « je », je reste bienveillante. Face à la colère je reste calme, compréhensive et je fais preuve d’empathie. Mon ton de voix est posé.
Pendant la tempête
Ma fille marchait un peu partout durant sa colère puis nous nous sommes retrouvées dans la chambre de l’une de ses soeurs. Je lui ai dit « maman t’aime et je vois que tu es en colère », « je peux te faire un câlin ma puce » « Noooon ! Je veux la manette ». Isabelle Filliozat conseille de donner de l’ocytocine durant la colère en faisant un câlin à l’enfant. Il est difficile de forcer un enfant à recevoir un câlin alors qu’il est en pleine tempête émotionelle. Je le propose sans pour autant l’imposer. Mon souhait, simplement rappeler à ma fille que mes bras sont prêts à l’accueillir et à apaiser ce « moment difficile ».
Afin d’apaiser un jeune enfant colérique je lui dis que je l’aime. Je le rassure en distinguant sa colère de sa personne. J’essaye de lui fournir de l’ocytocine en proposant un câlin sans l’y obliger.
Puis ma fille après de longue de minute de pleurs et de cris, c’est d’un coup jetée dans mes bras en sanglot. J’ai ressenti que physiquement tout son corps se relâchait, à la crispation du début de la crise je sentais un lâcher prise. Je la serre dans mes bras ( je lui donne de l’hormone de l’amour) et je remplis son réservoir affectif. J’en profite donc pour lui proposer de se rendre avec moi dans le jardin afin de regarder les ananas que nous avons planté en famille. Je continue en lui disant « maman t’aime, maman t’aime très fort ».
Lorsque la tempête émotionnelle commence à se calmer, je propose à mon enfant autre chose. Il ne s’agit pas d’enfouir le moment ou de le refouler. Simplement de détourner l’attention de l’enfant sur autre chose. Nous reviendrons plus tard sur ce qu’il c’est passé.
Après la tempête
Durant ce moment, je n’étais pas seule. Mon époux et mes enfants ont essayé d’intervenir, je leur ai demandé gentiment de me laisser accompagner ma fille . J’étais persuadée que plus nous serions de personnes à chercher à la calmer plus ce serait le cafouillis pour elle. Certainement beaucoup d’informations à analyser pour son cerveau déjà lui même occupé en pleine météo des émotions.
En théorie je devrais revenir sur cet évènement avec ma fille. Du haut de ses 3 ans je n’ai pas encore trouvé le moment. Cependant ce soir, je lui ai rappelé à quel point je l’aime et… Elle est venue s’endormir dans mes bras très calmement.
Je vous souhaite de découvrir la féérie de la parentalité positive tout comme moi je la découvre jour après jour. Vous pouvez télécharger gratuitement mon livre » Débuter la parentalité positive » ainsi que le pack « maman sereine ».
A bientôt
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